De multiples initiatives pour le maintien à domicile renforcé, en lien avec des EHPADs ressources, sont d’ores et déjà en marche. Les centres de ressources territoriaux pour personnes âgées ont été instaurés en ce sens. Et depuis l’arrêté du 27 avril dernier, leur rôle et leurs missions ont été précisés. Pourtant, de nombreuses questions restent en suspens. C’est notamment le cas pour le niveau de sécurité à domicile proposé aux bénéficiaires des CRT.
En effet, dans les établissements, les équipes de jour et de nuit se relaient pour rassurer et sécuriser les résidents. Mais, comment cela se passe-t-il dans le cadre des CRT ? Comment garantir à chaque personne une protection proche de celle qu’elle pourrait avoir en EHPAD ? Quelles solutions proposer pour cela ?
CRT : les enjeux du maintien à domicile
Dans le cadre du volet 2 de sa mission, un CRT prend en charge 30 bénéficiaires minimum en accompagnement renforcé à domicile.
Les problématiques à adresser sont alors diverses.
En effet, la situation des bénéficiaires diffère d’une personne à une autre. Certains vont manquer de capacités physiques, d’autres de capacités cognitives, d’autres encore de capacités visuelles.
Par ailleurs, les personnes concernées ne sont pas toujours partantes pour accueillir des dispositifs technologiques ou domotiques chez elles. Ou pour recevoir un soutien extérieur, percevant les aides comme des intrusions dans leur vie privée.
L’entourage familial des bénéficiaires joue également un rôle important. Certains vivent seuls lorsque d’autres sont en couple. Et chez certains bénéficiaires, il y a déjà des aidants ou des intervenants professionnels au quotidien.
Enfin, les logements sont variés : appartements, maisons de ville, résidences de campagne isolées. Et ils ne sont que rarement adaptés aux personnes âgées qui perdent en autonomie et qui sont susceptibles de chuter.
S’adapter pour mieux sécuriser les bénéficiaires des CRT
Face à cette réalité du terrain, une solution unique de sécurisation ne peut pas répondre aux besoins de chaque individu.
Pour proposer un accompagnement de qualité et veiller au bien-être des séniors, il faut plutôt envisager un panel de solutions.
Généralement, l’approche la plus courante chez les bénéficiaires est la téléassistance avec bracelet médaillon d’appel. Elle est la plus efficace dans les cas où la personne arrive à l’actionner. Toutefois, elle ne convient pas à tous. Le problème se pose notamment en cas d’incapacité à appuyer sur le médaillon, de refus de le porter, de signalements intempestifs, de personnes avec troubles cognitifs.
Afin de pouvoir proposer une sécurisation 24/7 dans le cadre du maintien à domicile renforcé, des dispositifs complémentaires sont nécessaires.
Un pack domotique de base est installé dans le logement. Il repose sur des capteurs de mouvement et un capteur de porte. Ces derniers permettent de détecter les anomalies dans les habitudes de vie d’une personne vivant seule. C’est ce que l’on appelle l’actimétrie. Pour le bénéficiaire, elle offre un complément de tranquillité : sécurisation additionnelle, alertes personnalisées… Pour une infirmière coordinatrice, c’est un outil indispensable. Elle peut accéder aux informations de chaque patient via le portail de télévigilance. Ces données favorisent une meilleure compréhension et un meilleur suivi des bénéficiaires.
Puis, en fonction des spécificités de chacun, des options sont recommandées : capteurs de lit, chemin lumineux…
Depuis peu, il est possible d’aller plus loin, en intégrant un suivi médical pour les patients souffrant de pathologies chroniques. Des dispositifs médicaux connectés, comme des tensiomètres, leur sont suggérés. Un accès accompagné à la télémédecine leur est proposé. Ils ont alors l’opportunité de faire leurs rendez-vous de suivi en téléconsultation avec leur gériatre de proximité. Ces rendez-vous se réalisent en lien avec leur médecin traitant ou en présence d’une infirmière.
Ainsi, en adaptant les solutions à chaque individu, il est possible d’atteindre un niveau de sécurité proche de celui proposé en EHPAD.