Plus de 30 % des personnes âgées vivant à domicile n’ont pas une ration journalière équilibrée, notamment en protéines. Pourtant ces dernières sont nécessaires pour que la personne puisse se prémunir contre la perte d’autonomie, rester autonome et continuer à vivre à son domicile. Alors à quoi servent les protéines ? Comment les gérer tous les jours pour éviter une dénutrition ?
Où trouver des protéines ? Quel est leur rôle ?
On trouve les protéines dans les viandes (rouges ou blanches), les poissons (gras ou non), le blanc d’œuf, les produits laitiers (même ceux à 0 %), le pain, le riz, les pâtes, la semoule, les haricots rouges et blancs… On les trouve également dans les compléments nutritionnels enrichis en protéines que le médecin peut prescrire lorsque la personne âgée apprécie peu la viande ou le poisson, et dans les situations où le corps a besoin de davantage de protéines (maladie inflammatoire, insuffisance rénale ou respiratoire chronique notamment) et où l’on veut limiter le risque d’entrée en dénutrition.
Les protéines ainsi assimilées vont rejoindre le stock des protéines musculaires (pour se déplacer facilement et ne pas tomber), les travées de la matrice osseuse (os alors plus solide face aux chutes), certaines couches de la peau (moins fragile aux chocs même minimes) et, surtout, les autres acteurs des défenses immunitaires (donc moins d’infections). Une alimentation saine et équilibrée est aussi la clé d’une bonne santé.
Que risque votre proche s’il ne mange pas assez de protéines ?
Rappelons que si la dénutrition se rapproche, le risque de chuter, donc d’être possiblement hospitalisé augmente et le maintien à domicile peut être remis en question. Cela est aussi le cas si votre proche fait des infections répétées, surtout aux poumons, car elles précipitent à leur tour la dénutrition ou aggravent son stade.
Comment savoir si votre proche mange assez de protéines et quand s’alerter ?
Il faut toujours se méfier d’une carence sournoise, surtout si la situation la favorise.
On peut utiliser une échelle de notation verbale de l’appétit, en demandant souvent à son proche de noter son appétit (entre 0 et 10), notation qui (comme la chute de l’indice de masse corporelle) servira de seuil d’alerte avant une dénutrition débutante. La note doit alors être au moins de 6, en considérant que 10 signifie qu’il a toujours de l’appétit.
Arriver à une alimentation équilibrée en protéines.
C’est manger tous les jours 1 gramme de protéines/kilo de poids (donc 65 grammes si le poids est de 65 kilos par exemple). On trouve 20 grammes de protéines dans deux œufs, quatre yaourts, un demi-litre de lait, cent grammes de poisson, de viande, de blanc de poulet ou de jambon… mais aussi 300 grammes de haricots blancs ou de lentilles, 250 grammes de pain (soit une baguette). Il existe donc de multiples aliments qui permettent de diversifier l’apport en protéines et son alimentation quotidienne.
Tous les jours, c’est donc manger viande, poisson ou œuf, du pain, quatre produits laitiers (dont un au goûter et écrémés si prise de médicament contre le cholestérol) et des légumes. Il est aussi déconseillé de sauter un repas ou de dîner trop peu (potage et demi-tranche de jambon, comme trop souvent).
Enfin, cela peut aussi passer par les compléments nutritionnels. Ils sont habituellement pris deux fois par jour, en pots, entremets, soupes ou gâteaux, avec les parfums choisis par votre proche et sur une période parfois prolongée, sous surveillance du médecin qui les prescrit.